Lors d’une visite en Polynésie française, Najat-Vallaud Belkacem, la ministre de l’Éducation Nationale s’est déclarée favorable à la reconnaissance d’un CAP Tatouage. Sa déclaration fait bondir dans le monde du tatouage.
C’est à Tahiti Infos, que nous devons cette information. Selon Le journal polynésien, la ministre de l’Éducation nationale, Najat-Vallaud Belkacem qui était en visite au Centre des métiers d’art de la Polynésie française (CMAPF) de Papeete (Tahiti) le 23 octobre dernier a déclarée être favorable à la création d’un CAP dédie au tatouage. Ce nouveau diplôme serait reconnu avec trois autres CAP autour de l’art : le tressage, la sculpture et la gravure.
Une déclaration en faveur de la création d’un CAP tatouage
La ministre a expliqué qu’elle soutiendrait le CMAPF, si celui-ci se lancer dans une procédure visant à la création et à la reconnaissance nationale de ces quatre CAP. L’objectif étant de promouvoir les compétences artistiques polynésiennes :
« Si vous souhaitez, dans le cadre des procédures de votre territoire, demander l’équivalence de ces diplômes, mon avis sera enthousiaste et favorable. Cela permettra ainsi de reconnaître, à terme, quatre nouveaux CAP (sculpture, gravure, tressage et tatouage), et à la suite le brevet des métiers d’art, diplôme de niveau 4, a expliqué, toujours selon Tahiti Infos, la ministre de l’Éducation nationale. C’est pour vous un enjeu important. Soyez assurés que cela l’est aussi pour moi. Je suis sincèrement très heureuse de pouvoir ainsi reconnaître officiellement les compétences artistiques polynésiennes qui s’expriment au quotidien dans ce centre des métiers d’arts. »
Des voix s’élèvent dans le monde du tatouage
Dans le monde du tatouage, la déclaration de la ministre de l’Éducation Nationale fait grincer des dents. De grands noms du tattoo se sont déjà prononcés contre cette initiative.
Pour le célèbre tatoueur Tin-Tin, fondateur de l’incontournable salon parisien Tin-Tin tatouages, qui s’est exprimé au micro de « La nouvelle édition », présentée par Daphné Bürki, sur la chaîne C8 , la création d’un CAP tatouage est tout bonnement « ridicule ».
Tin-Tin, véritable légende en France et à l’étranger du tatouage, se bat depuis de nombreuses années pour la reconnaissance du tatouage comme le dixième art de la classification officielle des arts, au même titre que le cinéma, la sculpture ou encore la bande dessinée. Son combat est plus que légitime. Le tatouage est un art ancestral qui se transmet dans la pratique et l’expérience, mais qui concerne également de plus en plus de Français (10% environ). Pour le cofondateur du Snat, le Syndicat national des artistes tatoueurs, le tatouage n’est certainement une profession qui ne s’apprend pas à l’école. Le tatouage est avant tout un art qui se nourrit de créativité, de pratique et non pas de conformisme et d’uniformité.